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14 DE L'ASCfA CES ÉGTPT1EH8, nombreuses agapes fraternelles et religieuses d'où a jailli le christianisme ! Un fait donne une grande importance à cette idée que Y ascia serait un signe d'association. Lyon paraît être le centre de ces représentations ; à mesure qu'on s'éloi- gne de notre ville, elles sont de plus en plus rares, le type s'altère ou se complique d'autres symboles ; toute per- sonne attentive et réfléchie doit reconnaître qu'il y avait à Lyon une prédilection marquée pour cet emblème funé- raire, et que les ascias qu'on trouve ailleurs ne sont que des dérivés d'origine lyonnaise. Pourquoi avait-on choisi Vascia plutôt qu'autre chose ? C'est là ce qui reste à expliquer, et je serais heureux si un coup d'œil jeté sur Yascia funéraire des Egyptiens pouvait aider à éclaircir la question. Dans les tombeaux égyptiens de l'époque ptolémaïque, on trouve une quantité de petites figures momiformes ; les plus grandes ont un pied de haut, les plus petites sont comme le petit doigt. Elles sont indifféremment en bois, en pierre ou en faïence, de couleurs variées. Les plus an- ciennes représentent simplement le défunt avec des prières funéraires inscrites sur son corps ; ses mains sont vides. Puis on arma la figurine d'instruments aratoires, destinés symboliquement à l'aider dans la culture des champs de la vie future, dans les plaines de YAmenti ;le chapitre CXdu rituel funéraire égyptien explique l'usage de ces outils, qui sont au nombre de trois : un petit sac en jonc ou en palmier tressé, destiné à contenir les semences ; une pioche en bois, qu'on a quelquefois prise à tort pour le fléau d'Osiris, et une houe en bronze dont la forme a varié d'abord beaucoup, pour finir par s'approcher complètement de celle de Yascia romaine. La pioche en bois a une signification symbolique bien