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IDÉAL DE LA GLOIRE. 533
dieuse est un des fleurons lumineux de l'auréole dont
l'humanité se couronne.
Les grands hommes sont immortels, a dit la loi ro~
« maine : Quia pro patries gloriâ semper vivere intelli
« guntur. »
Plongez vos regards dans la nuit des siècles. Ne la voyez-
vous pas illuminée par un foyer splendide et incandes-
cent auquel ses ombres servent de repoussoir ? Ce foyer
se compose de toutes les mémoires immortelles, de toutes
- les gloires vraies et durables que la terre a enfantées. —
S'absorber dans ce foyer lumineux, en être une étincelle,-
un atome, n'est-ce pas un rêve sublime, un destin envia-
ble et suprême? — Ce rêve, ce destin, c'est la gloire.
L'être que la gloire prend par la main pour le conduire
par des voies mystérieuses à ses sommets étincelants,
remplit à son insu une mission fatale et divine; il de-
vient une richesse ajoutée au patrimoine de l'humanité.
C'est une victime offerte en holocauste au triomphe de
l'univers, à la splendeur de la création. C'est un instru-
ment passif que la Providence fait concourir à l'ensem-
ble harmonieux de son oeuvre.
Aussi, cet instrument n'est-il, le plus souvent, que le
jouet de la douleur. Il en porte le divin stigmate, signe
mystique des âmes choisies ; son superbe destin ne s'ac-
complit que sous le pilon de la souffrance.
L'homme voué à la gloire est donc doublement sa-
cré; par sa mission d'abord, par ses douleurs ensuite.
Connaissez le. vrai critérium de la prédestination à la
gloire.
Le voici :
Deux hommes sont transportés par une puissance in-