page suivante »
310 PONT T1LSITT.
Les tympans placés au-dessus des piles doivent être ornés d'écussons sculptés en
pierre : ceux des piles centrales représenteront l'un un aigle portant la couronne impé-
riale, l'autre un lion surmonté d'une couronne murale; ceux des piles des extrémités
seront composés des emblèmes de la navigation et de l'industrie. Les niêmes sujets
seront reproduits sur les deux côtés du pont.
Une inscription gravée sur une plaque de cuivre comme les deux précédentes, men-
tionne les principaux faits et les dates que nous avons rappelés ; en voici le texte :
CE PONT A ÉTÉ CONSTRUIT
sous le règne
de SA MAJESTÉ L'EMPEREUR NAPOLÉON m
sous l'administration
de SON EXCELLENCE M. BEHic, ministre
de l'agriculture, du commerce et des travaux publics,
e t d e M. LE SÉNATEUR VAÃSSE,
administrateur du département du Rhône,
sous la direction et la surveillance
de MM. BELIN, inspecteur général des ponts et chaussées,
» KLEITZ, iugénieur en chef des ponts et chaussées,
» JACQUET, ingénieur ordinaire des ponts et chaussées,
» TARDIEU, conducteur principal des ponts et chaussées.
Par entreprise adjugée il MM. BELIN et BOUGE.
Un premier pont en charpente construit dans cet emplacement en 1663, détruit par
une crue en février 1711, rétabli ensuite, fut démoli en 1779 pour cause de vétusté.
Un pont en pierre de taille, composé de cinq arches en anse de panier, remplaça le
pont en charpente. Les travaux, commencés en 1788, interrompus pendant la'Révolution,
furent repris en 1802 et terminés en 1808.
Pour l'abaissement des grandes crues, et dans l'intérêt de la navigation à vapeur, le
remplacemeut de cet édilice par un pont d'un plus grand débouché a été compris dans
les travaux de défense de Lyon contre les inondations.
La démolition de l'ancien pont a été commencée au mois d'août 1863-
Les pierres qui recouvrent cette inscription-ont été posées, et le nouveau pont a été
livré à la circulation ce jourd'hui 15 août 1864.
La botte en bois de chêne qui renferme les trois inscriptions, avec une collection de
toutes les inonnaies françaises d'or et d'argent frappées au millésime de 1864, est placée
au-dessous de la pierre de la corniche unissant le pont avec le parapet du quai sur la
rive gauche, côté amont.
I a comparaison entre les trois inscriptions, dont chacune retrace si exactement l'é-
poque a laquelle elle a été composée, pourrait fournir matière à diverses considérations
et a une étude archéologique qui ne serait pas sans intérêt pour l'histoire en général et
pour celle de notre ville en particulier; mais nous ne pourrions entrer dans celte voie
sans nous exposer a rencontrer des questions qui ne sont pas de notre domaine.
La dernière inscription se termine par deux dates dont le rapprochement constate la
merveilleuse rapidité avec laquelle cet immense travail a été exécuté, quoique l'em -
ploi des matériaux de l'ancien pont, transportés sur le cours Piambaud pour être re-
taillés et adaptés a leur nouvelle destination, ait dû être souvent une cause de len-
teurs et de retards.