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LES CROISADES. 143 ment; inflexible et absolu comme la fatalité, le Mahometisme ne connaît que le despotisme. Le Christianisme avait réha- bilité la femme en en faisant les délices de la famille et l'or- nement de la société; le Mahometisme a dégradé cette moitié du genre humain, en la livrant a l'ignorance, en l'isolant du monde, en la reléguant dans l'obscurité d'un harem pour y servir au brutal plaisir d'un maître. Le Christianisme féconde et développe la nature humaine, le Mahometisme la com- prime et la mutile ; il maintient fçsclavage et fait des eu- nuques. Malgré ces signes notoires d'infériorité, malgré la hon- teuse et sanglante histoire de leur système religieux, les musulmans n'en prétendent pas moins que Mahomet est le sceau des prophètes, le Koran la clôture des révélations, l'Islamisme, la forme dernière et définitive de la religion divine. Voilà pourquoi les disciples du Koran détestent les disciples de l'Evangile. C'est qu'ils les regardent comme une race déshéritée et réprouvée de Dieu, une race qui mérite le sort du peuple maudit de Chanaan, et le nom de chien, qu'ils nous jettent, est l'expression exacte du mépris que nous inspirons à 'ieur stupide fierté. L'élément chrétien et l'élément musulman sont comme deux pôles contraires qui se repoussent. Ils ne sauraient exister librement en paix l'un a côté de l'autre. Le Christianisme, qui a absorbé le Pa- ganisme, qui renverse l'idolâtrie où il la rencontre, semble n'avoir aucune prise sur le Mahometisme. Là où le premier domine, le second s'isole et se réfugie dans une muette et frémissante résignation;.là où le Mahometisme est le plus fort, il opprime le Christianisme et s'efforce de l'anéantir. Certes, le Christianisme est bien lui aussi une religion ex- clusive, mais il prévaut par la persuasion, tandis que le Mahometisme s'impose par la force. C'est avec ce caractère d'implacable intolérance que le Mahometisme s'annonça au