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BIBLIOGRAPHIE. 367 A un tel ouvrage,, il fallait une digne introduction : elle ne lui a pas manqué, et un érudit lyonnais, versé dans ces choses, nous a donné un remarquable travail de préface par lequel nous commencerons notre analyse. M. Steyerl, après avoir rappelé combien l'étude des patois est intéressante aux points de vue philologique et littéraire, et pour l'histoire générale de la langue française, trace ra- pidement, trop rapidement peut-être, les règles principales qui doivent présider à un dictionnaire patois. Suivant lui, ce genre d'ouvrage doit se restreindre à des localités peu étendues, éviter les termes étrangers ou simplement paloisés, se garder du danger de l'abus des interprétations étymolo- giques, etenQn par dessus tout être rédigé par des écrivains qui pratiquent le patois. Ce plan excellent eût été plus complet, si la comparaison non seulement avec les langues romanes mais encore avec les dialectes des pays environnants élait entrée plus largement en ligne de compte. La filiation et la parenté de l'idiome eussent été mieux établies, les différences, les ressemblances, les intermédiaires mieux accusés, et 'es limites plus faciles à Gxer. Ce défaut de comparaison se retrouve dans le corps de l'ouvrage dont l'auteur a suivi si bien les conseils de l'introduction. Passant ensuite a l'historique de notre patois, M. Steyert ne nous paraît mériter que des éloges. Dans une savante exposition il nous a montré les modifications successives dans notre patois, ses pertes devant le dialecte dominant, son abandon pour le langage d'apparat et de correspon- dance. Mais nous regrettons que M. Steyerl n'ait pas don- né plus xle développement à cet historique et qu'il n'en ait pas tiré plus de philosophie pour l'histoire générale du Forez. Comme notre patois ne sera bientôt plus qu'un souvenir, sa chronique plus complète eût été la bienvenue, car elle