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276                    DECHAZELLE.

    Un an avant sa mort, j'eus le bonheur de recevoir chez
moi ce respectable vieillard, accompagné de sa nièce,
MUe Lise Brossât. L'amitié doi:t il m'honorait depuis si
longtemps ne contribua pas peu à lui faire passer l'hiver
à Avignon, ma patrie. Dans ce climat si pur, si salubre,
il fut étonné de trouver de si beaux jours dans la mau
vaise saison. Toutefois, il profitait peu de cet avantage,
car, ne sortant jamais, il travaillait à son manuscrit
depuis le matin jusqu'au soir. Peut-être qu'une si cons-
tante application dans un âge si avancé contribua à affai-
blir son tempérament, qu'il avait toujours eu très-
robuste. Il partit indisposé, au mois de mars. Depuis, il
resta à Lyon, plus ou moins malade, jusqu'au commen-
cement de l'année suivante, où il mourut de la manière
la plus touchante et la plus résignée. Quelques jours
avant sa mort, un de ses neveux, M. Irénée Chalandon,
lui ménagea une surprise agréable, en lui montrant le
premier volume de son ouvrage qu'il venait de faire
imprimer à son insu. Pénétré des grandes vérités de la
religion chrétienne, qu'il avait pratiquée toute sa vie,
la mort de M. Dechazelle devait être celle d'un bienheu-
reux. Aussi, le 8 janvier 1835, s'endormit-il dans la
paix du Seigneur, à l'édification de ses parents et de ses
nombreux amis... Puissions-nous retrouver une si belle
âme dans un monde meilleur !