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122                         LITURGIE.
« de seconder ses efforts pour introduire dans ce royaume
« les offices de l'Eglise romaine, à l'exclusion de la liturgie
« gallicane (1) ». Le roi accéda à la demande du pape, et les
clercs de la suite d'Etienne donnèrent aux chantres fran-
çais des leçons sur la manière de célébrer les offices.
   Protégé par les soldats de Pépin, Etienne repassa les
monts, et, poursuivant ses desseins liturgiques, il envoya
au roi de France douze chantres qui, « comme douze apôtres,
« devaient établir en France les traditions du chant gré-
gorien (2). »
   Qu'il me soit permis ici une courte digression. Dans tout
ce qui a rapport aux Francs, aux chantres buveurs, il n'est
question que des chrétiens du nord de la France, et nulle-
ment des chrétiens lyonnais et de ceux du midi. La liturgie
lyonnaise, quoi qu'on en dise, est antérieure a celle de
Rome, puisqu'elle fut établie en 171 et même avant par saint
Pothin ; que les fondateurs de l'Eglise de Lyon étaient venus
directement de la Grèce, où le chant religieux avait été établi
par saint Paul ; qu'à Milan,la liturgie ambrosienne,postérieure
à celle de Lyon, devança de beaucoup encore celle de Rome ;
enfin, que la liturgie romaine ne fut réellement organisée
et la musique introduite dans l'office qu'en 422 par le pape
Célestin. Il ne faut pas oublier non plus que les Lyonnais
jouissaient alors de toute la civilisation romaine, et que
plusieurs d'entre eux occupèrent de grandes positions et
eurent de l'influence sur les destinées de l'Empire.
   Je poursuis. En 768, Charlemagne monta sur le trône;
quatre ans plus tard, le pape Adrien l'engagea a suivre les
exemples de son père, en propageant la liturgie. Dans le ca-

  (1) Dom Guéranger. iEstit, liturg., 1.1", p. 246. —WalafridStrabo,
De rébus ecclesias., cap. XXV.
  (2) Chron. de saint Gall., liv. Ier, chap. 10.