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DU CHATEAU DE VAREY. 429 L'histoire nous apprend que le fanatisme -musulman ren- versa, dans les murs d'Ambronay, un oratoire célèbre consa- Au-dessous d'elle une brèche profonde, Et tout auprès, comme une mer qui gronde Et sous des flots ensevelit ses bords, Les Sarrasins, encombrés par les morts, De flots vivants inondaient les murailles. Quelques soldats, vieux restes des batailles, Leur disputaient pas à pas ees débris. Ce fut en vain qu'attiré par leurs cris, Pâle et marchant appuyé sur sa lance, Notre Inconnu voulut par sa présence A ses guerriers rendre un peu de vigueur ; Il vit bientôt qu'à l'ennemi vainqueur Ils n'opposaient qu'une faible barrière, Que pour eux tous venait l'heure dernière ; Il fuit soudain, appelle, et dans la cour Fait à la hâte apporter de la tour Ses coffres-forts, ses bijoux, ses richesses ; Jette deux mots à deux vieilles négresses, Fait par ses gens dans le puits, à la fois, Précipiter trésors, pièces de bois, Blocs de rochers... et voilà qu'on amène Sa fuie... hélas !... sa fille... pauvre Hélène! Il la saisit, et d'un bras assassin, Le bras d'un père ! un tigre est plus humain, I! la poignarde auprès de la citerne D'nn bond l'y plonge... On entend la poterne Qui crie et cède et casse avec fracas ; Comme un torrent libre enfin, les soldats De tous côtés à grand bruit se répandent; Dans ic préau les fuyards se défendent ; Il n'est plus temps ! ils sont enveloppés ; De mille coups les uns meurent frappés, D'autres sont pris ; aveuglés par la rage D'autres du fer qui servit leur courage Tranchent leurs jours en maudissant le sort. Au milieu d'eux, poussant un cri de mort, Leur chef couvert de sang et de poussière