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56                          JOUFFROY.

    « L'art des chemins de fer est encore dans son enfance ;
«   ne faites pas, si vous le voulez, la part de l'imprévu, de
«   l'inattendu, et d'ordinaire c'est la part du lion; coiilenlez-
«   vous de porter voire attention sur ce qui se fait, sur ce
«   qui existe, et vous trouverez partout routine, lâlonne-
«   ment, incertitude. Des solutions sont à i'étude, si elles
«   réussissent, les chemins de fer subiront dans leurs tracés
«  les plus grandes améliorations ; il pourront pénétrer dans
«   le cœur des villes sans tout renverser devant eux. Tout le
«   monde sent le besoin de perfectionnements... Le génie de
«   l'homme n'a jamais manqué à un besoin social. »
   Témoin moi-même, en 1846, des expériences faites à
 Paris sous les yeux des savants les plus compétents de l'Aca-
démie et du corps des ponts-el-ehaussées, je ne doute pas
 que l'invention de Jouffroy ne donne satisfaction au besoin
social en ofïrant la sécurité, l'économie et les facilités si
désirables; l'application de celte invention eût permis d'établir
sans tunnel un chemin de fer de Lyon a la Croix-Rousse ;
elle répondrait à toutes les objections relatives à l'exécution,
aux dépenses, au trafic, produites contre les projets d'un
chemin de fer de Lyon à Fourvière, à Saint-Just et le
long des riants coteaux de la Saône. La ville de Lyon,
qui vit les premiers essais de navigation à vapeur ,
aurait encore la gloire de réaliser, dans le système des
 chemins de fer, l'application des perfectionnements les plus
importants.
   Depuis les expériences de 1846, si favorablement jugées
par l'Acade'mie des sciences, des perfectionnements nouveaux
réalisés par l'auteur ont été brevetés le 9 juin 1861, au nom
de ses trois orphelines ; cependant, un concours fatal d'événe-
ments poliliques n'a pas permis les applications préparées
en France et en Italie.
   Le ministre des travaux publics, prenant en considération