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LETTRES INÉDITES. 491
ses pièces et c'est moi qui les y ai déterminés. Je ne l'ai ja-
mais vu jouer à Paris, quoique j'en sois, comme vous savez,
le parrain et qu'elle ait été jouée sous mon nom à la Comé-
die-Française en 1787. Je vous ferai part de cette remise qui
aura lieu très-incessamment, car la pièce est à l'étude. Je
suis fâché que vous ne soyez pas encore en possession de vo-
tre exemplaire du Voyage de M. Fortia mais ce n'est qu'un
plaisir différé.
Je crois que vous serez à beaucoup d'égards content de
cet ouvrage, fait cependant plus pour les voyageurs que pour
les lecteurs de cabinet. Mais comme il renferme des détails
très-curieux et très-élendus sur les principaux Etats du
Nord, il ne peut manquer d'intéresser tout lecteur éclairé et
qui cherche à s'instruire. Le volume de la Suède vous fera
surtout grand plaisir par les détails qu'il renferme sur Gus-
tave III. Les deux sur la Russie sont remplis de notes pré-
cieuses et de choses qu'on ne trouve point ailleurs. Si l'ami-
tié qui m'unit depuis plus de 25 ans à l'auteur ne me fait pas
illusion, je crois que ce Voyage est un des mieux faits qui
ayent paru depuis longtemps. Si vous habitiez Lyon, vous au-
riez sans doute été informé du mariage de Mlle du Pujet qu'au-
cun homme sensé ne blâmera du parti qu'elle a pris. Elle est
d'un très-bon caractère et gagne à être connue. Elle a tou-
jours conservé les mômes relations avec MIIe de Nicoiaï et
elles s'écrivent souvent. Croyez que je me suis donné beau-
coup de soins pour faire rayer M. de Nicoiaï, mort en France,
avec tous ses certificats de résidence ,de la liste fatale. Mais la
chose était devenue tellement difficile à celte époque qu'il
n'y a pas eu moyen avant le décret qui suspendait toute ra-
diation. Voilà maintenant le Directoire qui en est chargé;
c'est â recommencer et je ne m'y épargnerai pas. Le procès
de Mme de Beausset est en bon chemin et n'est pas encore
jugé. Mais ce n'est pas de son intérêt de presser le juge-