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                           JOUFFROY.                           9

 Claude-François-Dorothée, l'inventeur du pyroscaphe, et de
dame de Pingon de Vallier ; à l'dge de sept ans, on lui donna
 pour préccpleur un ecclésiastique d'un grand mérite, nommé
Blond. Les parents de Jouffroy s'étaient prononcés aux étals
provinciaux pour la suppression des privilèges de la noblesse,
mais la révolution, passant des réformes applaudies en 1780
au régime de la terreur, les força d'émigrer. Son père et
son oncle le prince Maurice de Monlbarey colonel du ré-
giment de Monsieur allèrent offrir leurs services aux princes
français à Coblenlz. L'abbé Blond dut bienlôt s'éloigner da
la France avec son élève ; ils se rendirent d'abord a Etlenheira,
où se trouvait la légion de Mirabeau, dans laquelle M. de
Jouffroy père avait été incorporé, ensuite à Fribourg qui
offrait toutes les ressources désirables pour l'éduealion. Ils
rencontrèrent en Suisse le prince de Monlbarey grand oncle
d'Achille Jouffroy, ancien ministre de la guerre (de 1777 à
17S0), sa grand' tante paternelle chanoinesse du chapitre
de Baumes-les-Dames, d'autres religieuses et religieux ex-
pulsés de leurs pieux asiles au nom de la nation et du salul
public, des prêtres et de nobles familles n'ayant conservé
la vie qn'en abandonnant leurs biens. Dans ces temps n é -
fastes, la piété, la vertu, la fortune marquaient les victimes;
les prisons el les échafauds avaient remplacé les sanctuaires
profanés et les autels renversés; chaque jour on apprenait
l'exécution d'un parent, d'un ami el d'un grand nombre de
personnes de toutes conditions; parmi les émigrés, beaucoup
succombaient aux chagrins et aux privations, ou allaient
offrir leur tête au bourreau en rentrant en France ; le co-
lonel Saint-Maurice Monlbarey èlant revenu à Paris fut
condamné par le tribunal révolulionnaire en 1794, son père
mourut de douleur à Constance peu de temps après.
   L'impression profonde de ces calamités sur l'esprit du jeune
Jouffroy ne s'effaça jamais ; le bivouac d'Ellenheim resta