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DU CHATEA'J DE VAREY. 523 les premières murailles sont sapées et ouvrent de larges bro- ches mais, derrière elles, des murailles plus hautes et plus formidables donnent un abri non moins sûr à l'assiégé. Le point d'attaque plus resserré offre une résistance plus facile. Les ruines protègent les remparts qui se dressent intacts sur Une nouvelle ligne et les plus hardis assaillants hésitent à gra- vir ces montagnes de débris et de pierres renversées au som- met desquelles ils se trouvent exposés à tous les coups de l'ennemi. Cependant la garnison a été cruellememenl décimée et seS rangs éclaircis ne pourront suffire longtemps au service péni- ble qu'on leur demande. Hugues, sans paraître soucieux, ne quitte plus le sommet destemparts. Sa présence encourage , ses exhortations soutiennent ; il parle d'espoir et lui-même peut-être n'espère plus. Ses officiers le supplient en vain de prendre du'refjos ; leur zèle, disent-ils, remplacera son expé- rience, leur épée est indomptable, ils ne laisseront pas, élit vivante, descendre le drapeau qui se déploie si fier dans les airs. Hugues repousse leurs offres ; il dort sur les murailles, il s'entretient avec les soldats et leur parle du temps où, après avoir bravé tant de périls, ils goûteront enfin les délices de la pdîx ; son ardeur excite les moins vaillants, sa confiance anime les plus intrépides, nul ne craint soûs un pareil com- mandant, nul ne doute quand le vieillard leur dit que le sâlut n'est pas loin. Cependant, la neuvième nuit, après une attaque meur- trière, Hugues sommeillait sur la plateforme d'une tour, quand le son d'une corne de berger le fit tressaillir. Anxieux, il e'coute, le signal se fait de nouveau entendre; il se lève, la joie inonde son âme ; le vieux guerrier ne peut maintenir l'émotion qui déborde dans son cœur. ; l'œil brillant, la voix vibrante, il visite les postes, donne ses ordres, et de lui-môme