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800 LETTRES INÉDITES. moi, si comme curieux et amateur de nomenclatures litté- raires, cela peut vous intéresser, j'en ferais sur la mienne une seconde copie pour vous. Je peux la faire dans une demi- feuille de papier à lettre, ainsi cela n'augmentera pas le port. J'attends votre réponse pour entreprendre ce petit travail qui est l'affaire de près d'une journée; mais je m'en occuperai avec plaisir, si cela vous est agréable, ainsi n'en faites point de façon. La copie qu'on m'a communiquée était faite sur les registres mêmes de l'Académie. Ainsi on peut compter sur son exactitude. Mme Grimod prétend que ce que vous appelez ses impru- dences est une grande prudence dans le moment actuel où la venue d'un enfant peut ruiner un ménage. Je suis assez de son goût et remercie le Ciel de cet accident, les nourrices ne voulant point d'assignats et prenant 12 fr. par mois en écus. Ainsi, jugez où cela va puisque voilà déjà 36,000 livres par an rien que pour le lait. Ah ! ne faisons pas d'enfants ; je vous y invite, ainsi que M. Germain et tous vos amis. Elle est, au reste, bien sensible à voire obligeant souvenir. Je crois qu'elle ne reverra point son petit appartement de I yon, qu'on veut bien lui louer en mansarde à l'expiration du bail et qu'elle en fera vendre les meubles et venir MIIe T à Paris. Car il est dur de se passer de femme de chambre lorsqu'on en paye une, et celle-ci qui est un bon sujet, fort â*l!achée à sa maîtresse, sera bien contente de voir Paris. Quant à moi, je n'attends que l'arrangement de nos affaires pour me procu- rer les moyens d'aller passer cinq ô six mois à Béziers,etvous pensez bien que je ne laisserai pas Lyon. Il faudra bien vous aller voir chez vous, puisque rien ne peut vous déterminer à en sortir, ni à venir occuper ce joli petit entresol qui vous attend depuis si longtemps. Je vous répète et ne me lasse- rai point de vous répéter l'invitation. Votre présence ajoute- rait beaucoup à nos plaisirs et rien à nos charges. Vous