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492 LETTRES INÉDITES.
ment, selon l'avis de ses conseils, gens honnêtes et éclairés.
Il est dur de renoncer à d'anciennes liaisons et la privation
de la société de Mme de Félan en sera vraiment une grande
pour lui ; il a sans doute des motifs puissants pour abandon-
ner ainsi le séjour de Lyon ; car c'est un homme sensé et qui
n'agit point sans réflexion. Depuis les malheurs de Lyon
beaucoup de ses habitants l'ont quitté pour se fixer à Paris ,
la ville où on a le moins souffert, de la révolution. II s'est
choisi au reste un quartier qui l'éloigné bien du centre
des plaisirs et des affaires et qui ne convient guère qu'Ã
un homme toul a fait retiré du monde. L'Isle Sainl-Louis
est véritablement une ville de province du 4e ordre au centre
de Paris, et je vous assure que le (on est beaucoup meilleur
à Lyon, à Marseille et à Nancy que dans la rue Poullelier
ou de la Femme sans têle. Par la môme raison, c'est peut-
être aussi un quartier à préférer dans les circonstances
actuelles, parce que par son isolement il est à l'abri de tout
danger, dans un moment de (rouble ; et l'on peut y vivre
dans une parfaite ignorance de tout ce qui se passe dans
la capitale. C'est peut-être cette considération qni a dé-
terminé le choix de M. de Fétan, qui dans le peu que j'en
ai vu m'a paru un homme très-estimable et fait pour la so-
ciété : M. Neveu sera fort aise de ce rapprochement. Je
pense que Mme de J..., lui succédera dans l'emploi de vos
soirées. Vous lui avez déjà inspiré le goût delà lecture, c'est
un'excellen', moyen de séduclion auprès des dames. Il est fa-
cile d'attaquer leur cœur sans qu'elles s'en doutent et de l'al-
lumer par un choix de livres bien combiné aux sentiments
qu'on veut leur inspirer. Plus d'une a été séduite de cette ma-
nière.
La conquête de celle-ci ne peut que faire honneur à celui
qui en viendra à bout. Je l'ai tentée inutilement en vers, je
désire que vous soyez plus heureux en prose. C'est déjÃ