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460 NÉCROLOGIE. duite gloire et profit. Il est vrai que la postérité, que la gé- nération actuelle n'eussent jamais classé le nom de Verguin, malgré ses autres travaux, dans la catégorie des hommes utiles, sans^sa découverte de la fuchsine. Le moment était peut-être venu pour lui de recevoir une de ces récompenses honorifiques que le Gouvernement est si disposé à accorder aux auteurs des découvertes utiles soit aux arts industriels, soit à l'humanité. Qui, en effet, mérita mieux que Verguin d'être honoré pendant sa vie? A quinze ans il sortait de l'école de Lamar- tinière, élève déjà remarqué par les administrateurs et les professeurs de cette belle institution, pour occuper un em- ploi dans la maison de Claude Perret, chimiste-manufactu- rier, fabricant d'acides. Le coup d'oeil d'aigle de ce négo- ciant bien connu avait deviné les aptitudes à peine écloses dans le cerveau de l'écolier. Quand il sort de la maison Perret, quelques années après, encouragé par son patron, sans doute, puisqu'il lui conserve jusqu'à la fin de ses jours son affectueuse amitié, c'est pour venir s'asseoir sur les bancs de l'Ecole de Médecine, où il va bientôt prendre une place distinguée comme préparateur du cours de chimie du professeur Dupasquier. Avec ce savant analyste, qui l'associe à ses travaux pri- vés, il se familiarise aux opération de l'analyse. M. Dupas- quier fut le premier qui fit connaître, dans son ouvrage sur l'analyse des eaux d'Allevard, quel utile concours M. Ver- guin, son préparateur, lui avait prêté dans ce remarquable travail. De l'Ecole de Médecine, Verguin vient au Lycée impérial comme préparateur du cours professé par M. Deguin; il était revenu à ses travaux de prédilection. C'est à cette époque qu'il publia un ouvrage élémentaire sur la chimie,simple de titre, mais remarquable par sa clarté, par la précision de son manuel opératoire, par l'enchaînements des idées théo- riques aux faits matériels, qui devint et est encore si utile aux aspirants au baccalauréat es-sciences.