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                            NÉCROLOGIE.                     46*
      Cette position modeste de préparateur du cours du Lycée
   ne pouvant suffire aux exigences de sa situation comme père
   de famille, Verguin l'abandonna pour se livrer à la chimie
   industrielle. Guinon venait de découvrir dans le goudron
   provenant de la distillation des houilles une matière colo-
   rante jaune. On proposa à Verguin, qui l'accepta, la créa-
  tion et la direction d'une usine pour la préparation de cette
  nouvelle matière colorante. C'est l'usine de Givray. C'est
   là aussi qu'au milieu de ses travaux, il fut conduit à penser
  que si le goudron renfermait un principe colorant jaune, il
  pouvait bien en contenir d'autres, qu'il s'agissait d'isoler.
  Ce fut le but de longues et laborieuses recherches. Le pro-
  blème posé, entrevu un jour, fut enfin résolu.1 Il avait dé-
  couvert la fuchsine. Il fallait encore rendre cette production
  industrielle, c'est-à-dire praticable en grand par un procédé
  sûr, puis en étudier l'application sur les différentes ma-
  tières textiles, la rendre aussi solide que la plupart des
  autres colorants usités.
     Tout cela demandait du temps et de l'argent. Verguin
  s'adressa à MM. Renard, teinturiers à Lyon, qui lui offri-
  rent d'acquérir son nouveau produit moyennant un faible
  capital, de prendre un brevet d'invention et de lui fournir
  des capitaux nécessaires pour la fabrication en grand et
  ses,essais d'application sur les tissus.
     Tout ayant réussi à souhait, MM. Renard vendirent à
  un grand nombre d'industriels, tant en France qu'en Angle-
  terre, le nouveeu colorant et ses procédés d'application. Les
  sommes importantes qu'ils obtinrent de cette cession leur
  permirent de rémunérer convenablement l'auteur de la dé-
> couverte, et Verguin, qui, bien des fois, avait connu la gêne,
  riche et heureux maintenant, était revenu se fixer dans le
  beau pays où il avait vu luire certain jour, dans son usine
  de Givray, l'étoile du bonheur qu'il rêvait pour sa fille ché-
  rie, son adorable Marie, sa seule consolation dans les jours
  d'épreuves qu'il avait traversés.
     Il laisse inachevée une histoire de la chimie chez les dif-