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NÉCROLOGIE. EMMANUEL VERGUIN. Les sciences physiques et "chimiques et les arts indus- triels viennent de faire une perte des plus regrettables. Emmanuel Verguin, ancien directeur de la fabrique d'acide pierique de Givray, près le Péage-de-Roussillon, est dé- cédé à Hyères ( Var), où il était allé rétablir sa santé, pro- fondément altérée par les émanations délétères auxquelles, par la nature de ses travaux, il était constamment exposé. Sa dépouille mortelle a été ramenée à Roussillon, où Verguin avait acquis une confortable habitation, espérant y jouir en repos, quelques années encore, d'un bien-être acquis par de pénibles labeurs. Dieu en avait décidé autrement, et dimanche 6 novembre, à neuf heures du matin, le train du chemin de fer, venant du Midi, déposait à la gare du Péage le cercueil qui ren- fermait ses reste mortels. Plusieurs amis de L/on et de Vienne, prévenus à la hâte, l'attendaient à la gare pour l'ac- compagner à sa dernière demeure et lui dire un dernier adieu. Le cortège, précédé du clergé, grossi par une grande partie de la population de la contrée, s'est dirigé vers l'église de Roussillon, où devaient avoir lieu l'absoute et la cérémonie religieuse des obsèques. Arrivée au champ du repos, l'assistance, dans un silencieux recueillement, a attendu la fin des prières de l'officiant et s'est séparée émue et contristée, car tous savaient que l'homme dont ont dé- plorait la fin prématurée était une de ces natures d'élite qu'on rencontre rarement ici-bas. On se disait que le pro- grès coûte cher quand celui qui met au jour une découverte paye de sa vie ce qui doit procurer au pays où elle s'est pro-