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                        DU CHATEAU DE VARETf.                           427

le moment, nous ne devons pas oublier que c'est d'un simple
manoir et non d'une nation que nous esquissons l'histoire.
Nous revenons à notre récit.
   Nulle contrée ne conserve plus de souvenirs des Sarrasins
que cetteplaine du Bas-Bugey que le château de Varey domine;
nulle ne montre plus de traces de leurs passages. Une tribu vint
camper sur les bords de la rivière d'Ain, au nord du manoir,
et tout près du hameau de Toile; un monticule triangulaire,
appelé la butte des Sarrasins, existe encore en ce lieu. Une
autre tribu établit des fortifications au couchant de noire for-
teresse, et tous les antiquaires ont visité, au-dessous de l'ab-
baye d'Ambroaay, ta curieuse castramétation connue dans le
pays sous le nom de Camp des Sarrasins (1) ; derrière le châ-
teau, la voie des Sarrasins s'élève le long des flancs de la
montagne; au sommet du mont de Jujurieux se rencontre le
rocher des Sarrasins ; enfin, au sud-est, entre. Saint-Maurice
et la Servelte, on croit que les troupes musulmanes, chassées
de Loudon, comme elles appelaient Lyon, vinrent s1élablir
dans les murs élevés par Sergjus Galba, vaste fortification
créée par l'armée romaine en détresse, et visible encore après
dix-huit siècles de vandalisme et, de dégradation (2).

   (1) En 1864, on a vu des hommes ignorants et impitoyables porter la
pioche dans ces vénérables débris. La lievue du Lyonnais a déjà protesté
contre cet acte de barbarie.
   (2) «      Après avoir regagné notre presqu'île,, Galba y passa son
quartier d'hiver dans la plaine du Bas-Bugey, où il campa. Sa castramé-
tation a subsisté dans son intégrité pendant plusieurs siècles  Au XVIe
siècle elle n'était pas encore très-dégradée    C'était un camp régulier et
fortifié, dans une situation très-favorable sous tous les rapports, de res-
source et de salubrité, entre l'Ain et l'Albarine. .» — Th. Riboud, Essai
sur l'étude de l'histoire des pays composant le département de l'Ain, p„ 44.
   « On voit encore aujourd'hui en la plaine d'Ambronay entre Saint-Jean-
le-Vieux etSaint-Mauricc-de-Rémens, la castramétation entière de Sergius
Galba, l'un des lieutenants de César ; elle fut formée au retour de son