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POÉSIE. LES ALCYONS. Pendant que des sèves nouvelles Reverdissent les vieux ormeaux, Couverts de blondes tourterelles Frétillantes dans leurs rameaux ; Pendant que sous de chaudes brises La terre a perdu ses frissons, Et qu'auprès des fauvettes grises Le rossignol chante aux buissons ; D'où vient que la voix du poète, Si populaire parmi nous, Dans ces beaux lieux reste muette Quand nous F écoutions à genoux? Lui qui, sublime oiseau de France, Comme l'Arabe des déserts, Cherchait la divine espérance Dans l'azur lumineux des airs. D'où vient qu'enseveli sous l'herbe, Entre les sillons du printemps, Aujourd'hui l'Amphion superbe Ne tient plus les cœurs haletants ? C'est que toujours les renommées Achèvent leur frêle destin,