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374 BIBLIOGRAPHIE. J'admire ses considérations grammaticales sur les noms, le pluriel, le singulier, les diminutifs, les lerminaisons; rien de plus exact que les conjugaisons des verbes bien présentées dans leurs tableaux et comparées aux conjugaisons des ver- bes des langues romane, italienne et espagnole. Tlusieurs personnes étrangères aux travaux de grammaire y recon- naîtraient des imparfaits hasardés, des conditionnels peu réguliers, mais non-seulement la logique demande ces temps, tels que M. Gras les énonce, mais encore, s'ils sont actuelle- ment abandonnés, ils étaient naguère en usage. M. Pierre Gras, nous le répétons, a ramené le patois à sa forme nor- male. Dans le chapitre de l'orthographe, l'auteur remarque avec juste raison combien les textes patois publiés sont peu cor- rects, et il examine les règles d'une bonne orthographe pa- toise. Il ne peut là y avoir des maximes absolues, et le mieux est d'écrire les mots patois tantôt comme on les prononce, tantôt suivant leur étymologie, selon que l'une ou l'autre manière est plus favorable à la prononciation. C'est aussi ce système mixte que M. Gras a suivi avec raison. L'histoire littéraire du patois forézien est sans doute la partie la plus intéressante du livre de M. Gras, mais c'était aussi la partie la plus difficile, en ce sens qu'il fallait établir la naissance du dialecte, ses transformations successives par toutes les circonstances énoncées dans l'introduction, ses progrès, sa décadence, son état actuel. Ce plan a-t-il été complètement suivi ? il nous semble qu'il a été beaucoup trop écourlé. Nous voyons bien l'ingénieux rapprochement des mots patois avec leurs correspondants latins, espagnols et italiens ; nous voyons même une grande liste de mots aux radicaux celtiques, qui nous ont semblé, proportionnellement, beau- coup plus communs dans notre dialecte que dans le français,