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                        BIBLIOGRAPHIE.                      373

 un dialecte de la langue d'oî'Z), vous verrez les deux légères
macules d'un ouvrage brillant à tant d'autres égards.
    « Les mots, a dit encore M. Lillré, portent tant de cho-
« ses avec eux, lanl de vives empreintes de l'esprit qui les
« jeta comme une monnaie dans la circulation, tant de
 « marques de temps et de lieux, tant de ressouvenirs de
« leurs voyages à travers les siècles et les contrées Iointai-
« nés, qu'on se complaît à les voir défiler un a un dans les
« glossaires. »
    La deuxième partie de l'ouvrage de M. Gras est un essai
grammatical, Irôs-complet et très-bien rédigé. Après un
chapitre sur la prononciation du palois, où l'auteur démontre
l'influence de celle prononciation sur les mots français, et
développe les règles générales de celle influence dans le patois
forézien, pour la transformation des voyelles et des conson-
nes, il aurait été bon, selon nous, en mentionnant les loca-
lités où (elle ou telle prononciation domine, de rechercher
à quelle cause on pouvait attribuer celle particularité. Si
l'on a reconnu, par exemple, que dans les pays agricoles la
voyelle a domine, n'cst-il pas possible de faire des remarques
semblables chez les populations qui habitent les hautes mon-
tagnes où mugissent les torrents et les tempêtes, chez celles
qui demeurent au bord de l'eau, chez celles qui se livrent à
une industrie bruyante ? foules conditions qui modifient
singulièrement la voix humaine, et qui certainement ne sont
pas au-dessus de la sagacité de M. Pierre Gras, lui qui distin-
gue si bien le parler traînant de la plaine du langage rude
de la montagne.
   Nous aurions voulu aussi que l'auteur fît voir le rôle de
l'accent sur les mots palois, en comparaison avec celui des
mois français ; cette questijn importe beaucoup au fond pour
l'histoire de la formation des mots, mais n'est-ce pas trop
demander à qui nous a déjà tant donné ?