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dictionnaire proprement dit, un essai grammatical, et une
histoire littéraire du patois,suivie de l'examen des principaux
dialectes foréziens.
On ne peut refuser à ce plan un ordre parfait et conforme
à la logique, 11 importait en effet, pour bien connaître la
langue patoise , d'avoir les termes ou mots de cette langue;
leur syntaxe devait suivre et l'application des règles devait
se montrer par des exemples étendus, comme on apprend
les langues classiques d'après les bons auteurs. L'ouvrage a
donc beaucoup plus d'importance qu'un simple vocabulaire.
D'un autre côlé, il n'est pas seulement fait pour le philo-
logue et l'érudif, mais le simple curieux, le poète palois(et il
y en a) peuvent trouver intérêt et fruit à le consulter.
Examinons d'abord le Glossaire. Comme le Glossaire du
centre par M. le comte Jaubert,ce dictionnaire forézien
n'offre pas que l'image et le son (le signe) du mot, mais
chaque article a son genre d'intérêt ; un mol nous rappelle
un trait de mœurs, un autre un point d'histoire , un usage,
un dicton populaire. On prend plaisir à feuilleter cette liste
animée, avec ses noms, ses adjectifs, ses verbes énergiques ou
gracieux ; ces mots dont les uns ont disparu du français de-
puis longtemps, et les autres, employés par les auteurs du
xve et du xvie siècle, mériteraient d'élre remis en honneur.
Chaque terme de métiers, surtout de métiers rustiques, se re-
trouve en cette liste; nous avons notamment remarqué la
patience elle «avoir paysanesque de M. Gras, pour tout ce
qui touche aux inslrumenls d'agriculture; on voudra lire l'ar-
ticle araire. Et si nous pouvions faire passer dans l'esprit du
lecteur le plaisir que nous avons eu à parcourir le diction-
naire , nous lui citerions particulièrement les articles sui-
vants: Aigua, Anou, Archi, Archipol, Ayeille, Bachassi,
Badâ, Baritel, Chandelon, Caremi, Damea, Ganipa, Neiri,
etc., etc.