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370 lîIBtlOGIUPITlK. dictionnaire proprement dit, un essai grammatical, et une histoire littéraire du patois,suivie de l'examen des principaux dialectes foréziens. On ne peut refuser à ce plan un ordre parfait et conforme à la logique, 11 importait en effet, pour bien connaître la langue patoise , d'avoir les termes ou mots de cette langue; leur syntaxe devait suivre et l'application des règles devait se montrer par des exemples étendus, comme on apprend les langues classiques d'après les bons auteurs. L'ouvrage a donc beaucoup plus d'importance qu'un simple vocabulaire. D'un autre côlé, il n'est pas seulement fait pour le philo- logue et l'érudif, mais le simple curieux, le poète palois(et il y en a) peuvent trouver intérêt et fruit à le consulter. Examinons d'abord le Glossaire. Comme le Glossaire du centre par M. le comte Jaubert,ce dictionnaire forézien n'offre pas que l'image et le son (le signe) du mot, mais chaque article a son genre d'intérêt ; un mol nous rappelle un trait de mœurs, un autre un point d'histoire , un usage, un dicton populaire. On prend plaisir à feuilleter cette liste animée, avec ses noms, ses adjectifs, ses verbes énergiques ou gracieux ; ces mots dont les uns ont disparu du français de- puis longtemps, et les autres, employés par les auteurs du xve et du xvie siècle, mériteraient d'élre remis en honneur. Chaque terme de métiers, surtout de métiers rustiques, se re- trouve en cette liste; nous avons notamment remarqué la patience elle «avoir paysanesque de M. Gras, pour tout ce qui touche aux inslrumenls d'agriculture; on voudra lire l'ar- ticle araire. Et si nous pouvions faire passer dans l'esprit du lecteur le plaisir que nous avons eu à parcourir le diction- naire , nous lui citerions particulièrement les articles sui- vants: Aigua, Anou, Archi, Archipol, Ayeille, Bachassi, Badâ, Baritel, Chandelon, Caremi, Damea, Ganipa, Neiri, etc., etc.