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BIBLIOGRAPHIE. 369 pas regretter encore plus les développements que l'auteur n'a pas donnés ? L'influence du commerce de f yen, des industries diverses, les longues guerres, le passage d s bandes étrangères, etc., ont laissé dans le patois des traces visibles que l'on aime à découvrir, et qui ne sont pas reproduites dans l'ouvrage, car l'introduction ne pouvait les analyser à cause de sa briè- veté. Faute encore de la comparaison du dialecte forézien avec ses voisins, sa géographie ne nous paraît pas d'une exacti- tude irréprochable, et ses limites, môme approximatives, sont indiquées trop vaguement. Ainsi l'auteur nous fait l'effet da traiter bien légèrement le patois du Roannais, dont la fadeur est loin d'être prouvée pour nous, et dont le m é - lange avec les patois bourbonnais et bourguignon est moins intime que M. Steyert ne semble le croire. Nous reprendrons cette petite guerre de clocher dans notre analyse, mais dès à présent nous ne pouvons nous empêcher de remarquer l'art avec lequel l'auteur de l'introduction rapproche la distribution du patois et de ses dialectes, de la configuration lopographique et des divisions politiques du Forez : plaine et montagne, possessions foréziennes ou domaines seigneuriaux, autant de variantes de langage. Les nuances ne sont, du propre aveu de M. Steyert, pas si absolues qu'on pourrait se l'imaginer. Aussi nous ne le contrarierons pas sur le berceau du patois forézien, mais nous n'admettrons pas que dans les seuls val- lons de Monlbrison, du Lignon, de l'Aiv, et dans les monta- gnes du Jarez, doive rester le but unique et spécial des re- cherches des philologues foréziens. Si le Roannais n'est pas an cœur, au centre du nid forézien, et si l'oiseau est éclos d'un œuf couvé par une mère étrangère, il nous semble ce- pendant delà môme nichée. L'ouvrage de M. Pierre Gras comprend trois parties : le 24