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DANS LES ALPES. 3S7 Blanche, ou le franchirons-nous en écharpe par le col du Géant? — Ajournement de notre décision a l'après-midi, et décidé en principe que si le ciel se maintient pur, le col du Géant aura le dessus. Emploi de la matinée par une visite au glacier des Bossons et à la cascade des Pèlerins. Nous voyons aux Bossons la place où l'on vient de retrouver quel- ques jours avant les restes des infortunés compagnons du docteur Hammer, engloutis en 1820. Rentrée a Chamonix a deux heures. Option définitive pour le col du Géant. Préparatifs pour cette rude campagne. Outre notre guide Coutet et le brave Pillet qui, ne pouvant plus exercer légalement comme guide dans la vallée de Chamo- nix, est devenu simple porteur, nous engageons un autre gui- de, HenrrTerraz et un autre porteur. Le Syndicat des guides de Chamonix nous adjoint en outre, gratuitement, deux aspi- rants-guides qui ont déjà exécuté toutes les ascensions ré- glementaires et subi deux examens, et h qui' il ne manque plus, pour être titulaires dans l'illustre compagnie, que d'a- voir fait la traversée du col du Géant. Notre caravane se compose donc de huit personnes, C... et moi compris. On se munit d'échelles, de cordes, de haches, de crampons, de grandes guêtres de laine montant jusqu'au milieu des cuis- ses. L'excellent et cligne Pillet nous réjouit par une fantai- sie singulière. Il se livre à la folle dépense d'un bain tiède a raison de 75 centimes dans l'établissement de Chamonix. Il a 55 ans, et c'est, je crois, le second bain civilisé qu'il prend de sa vie : c'est, dit-il, afin de périr propre et net s'il doit trouver la mort dans les crevasses des Séracs. Oh ! propreté ! où vas-tu te nicher ? A 4 heures, nous remontons la côte du Montanvert, et nous arrivons à l'auberge pour y passer une partie de la nuit, et en repartir à deux heures du matin. Nous y faisons, après souper, nos provisions de bouche; il les faut copieuses