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BANS LES ALPES. 347 La partie de la vallée d'Jnzasca, qui se trouve comprise entre Ponte-Grande et Fogogna, étale aux yeux toutes les magnificences de celle de Donio-D' Ossola bien connue des touristes.«Dans cette vallée si étroite—ditMurray—le sentier offre une variété infinie de vues pittoresques, par les détours, circuits, montées et descentes qu il fait. Forêts, arbres frui- tiers, vignes, terres labourables, pâturages, tout se retrouve dans cet espace restreint dominé par les pics élevés du Mont-Rose. » Près du village de Calasca, nous saluons de loin la belle cascade du Fal-Bianca qui forme l'une des plus célèbres chutes d'eau du Piémont. On descend ensuite rapidement au Pie di muliera où il existe des traces de mines d'or con- sidérables, jadis exploitées ; Brockedon croit y reconnaître l'ictymuli des Romains dont les mines étaient exploitées sur une si vaste échelle , que d'après Pline , il existait une lo* qui défendait d'y employer plus de cinq mille hommes. — A Vogogna , nous frétons un autre véhicule pour Baveno , où nous arrivons a quatre heures. Un bain délicieux dans le lac Majeur et une promenade en barque aux îles Borromées, nous délassent de mille fatigues. Je revois avec émotion ce lac splendide que j'avais tant admiré à 18 ans, et dont cha- que contour était resté gravé dans ma mémoire ; il me paraît aussi beau qu'au printemps de ma vie. J'étais loin de m'y attendre. C'est une des déceptions de l'homme de ne plus revoir sous le même aspect les lieux qui lui ont souri a un autre âge; la virginité d'une première impression disparaît souvent a un second contact. A la nuit tombante, par un beau clair de lune, nous par- courons, mollement étendus sur les coussins d'une calèche, les trois lieues qui séparentBavco d'Arona. Les rives fortunées des lacs italiens distillent, les soirs d'été, une sorte d'ivresse voluptueuse ; on y respire les émanations de je ne sais quel