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348                    DEUX ITINÉRAIRES

Eden magique, ces innombrables villas dispersées le long du
lac, illuminées de lanternes vénitiennes, ces accords de pianos
et de harpes, ces bruits de romances, ces susurrements inef-
fables que l'écho vous apporte à chaque instant ; ces voitu-
res éblouissantes qui passent devant vous, portant de ravissan-
tes apparitions en robes blanches et roses, ces éclats, de rire
sonores et argentins, ces chants lointains des pêcheurs et ces
danses de jeunes filles sous, les berceaux de vigne; tout ce-
la compose chaque soir un drame suave, et provoque une
extase délicieuse.


                     9 m *journée — (15 août).


   Départ d'Arona à cinq heures du matin par le chemin de
fer; traversée des riches plaines du Piémont et de la Lombar-
die. Nous saluons à l'horizon prochain les champs de bataille
de Novare et de Magenta, et les murs de Verceil. Arrêt de
deux heures à Novare où nous entendons la messe dans
la magnifique cathédrale dont le style est loin d'être pur,
mais dont les proportions sont imposantes. On la dit du
cinquième siècle, mais des remaniements postérieurs en ont
complètemeut altéré le caractère. L'église de San-Gauden-
zio mérite aussi une visite attentive. Près la place du théâtre,
la statue de marbre de Charles Emmanuel III, par Marchesi,
est un assez bon morceau de sculpture; — à 10heures, en-
trée dans Turin. Le soleil est radieux, et cette capitale a pris
 son air de grande fête pour célébrer l'Assomption. Turin s'est
bien accru depuis 17 ans que je ne l'avais vu ; des quartiers
nouveaux d'une régularité aussi monotone que les anciens se
 sont élevés; cette grande ville a vraiment les allures de la ca-
pitale d'un grand pays, on sent la vie et le mouvement débor-
 der partout. Il est dommage que les yeux français y soient
 blessés a chaque pas par d'ignobles caricatures contre l'Em-