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316 HORNANT. chancellent sur leurs fondements ; ajoutons à cela que le mobilier de l'abbaye et des moines a disparu dans les hor- reurs du pillage. «Et pourtant, ces religieux paisibles avaient généreusement donné l'hospitalité dans ce monastère et jusque dans l'église, a un prince d'Allemagne, à f es nobles vassaux et a son ar- mée, à l'époque des sièges de la ville de Mornant. « Trois ans plus tard, les troupes de ce prince, a la voix de leur chef, profitant du sommeil dans lequel les gardes et les citoyens étaient plongés, s'introduisirent furtivement dans la ville, h la faveur des ombres de la nuit, et, a peine s'en sont-ils rendus maîtres, qu'ils s'ingénient à détruire tous les bâtiments d'habitation et de culture que l'abbaye possé- dait au centre de cette petite cité. « Soupçonnant bientôt que les parties de ce monastère qui étaient encore debout pourraient, à raison de leur rap-~ prochement de la ville, servir de refuge, soit à leurs ad- versaires , soit a ceux qui voudraient leur prêter aide et secours, les partisans de ce prince, pour mettre a l'abri de toute surprise ceux des leurs qui demeureraient dans l'in- térieur de la ville, démolissent de fond en comble le cloître et les cellules, ainsi que les bâtiments élevés autour de l'église, et laissent, chose bien triste à dire, laissent l'église seule, percée a jour de part en part, et dont la chute paraît imminente. « Depuis cette époque de douloureuse mémoire, les reli- gieux ont été privés de la plus grande partie de leurs res- sources, car les cultivateurs employés à l'exploitation des biens de l'abbaye, appelés sous la bannière du roi légitime durant les malheurs de la guerre, ont été, pour la plupart, victimes de ce cruel fléau. « Hélas ! plus de six années s'écouleront encore avant que les religieux puissent rentrer dans la jouissance ancienne