Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
  302                      HISTOIRE.

   était le chef-lieu ne jouissait pas de cet avantage, car
   on ne l'appelait jamais que département de Lyonnais,
   Forez et Beaujolais.
      On a pu voir aussi que la fixité du chef-lieu n'était
   pas encore chose acquise. Dans ce premier moment de
  fièvre d'égalité, le fédéralisme étant à l'ordre du jour,.
" toute hiérarchie semblait une violence à la liberté, con-
   tre laquelle on devait se mettre en garde. C'était là un
   des grands défauts de l'administration départementale.
  L'alternat, admis d'une manière générale pour toute la
  France par décrets de l'Assemblée nationale, aurait eu
  certainement les plus pernicieuses conséquences, si la
  pratique n'avait dû le faire rejeter promptement. Tous
  les services auraient souffert d'une pareille incertitude
  dans les rapports hiérarchiques. Autant eût valu établir
  successivement dans chaque chef-lieu de district la capi-
  tale de la France.
      Cette indécision donna une nouvelle occasion aux dé-
  putés du Forez de montrer leur opposition à Lyon ; ils
  demandèrent que la première assemblée électorale du dé-
  partement se tînt hors de cette ville, dont ils disaient re-
  douter l'influence. Le comité de constitution, pour satis-
  faire tout le monde, proposa la ville de Feurs, qui, mal-
  gré ses sollicitations auprès de l'assemblée, n'était qu'un
  simple chef-lieu de canton du district de Monlbrison.
  Mais le Lyonnais et le Beaujolais, peu sensibles à cette
 courtoisie historique, la repoussèrent, et la Constituante
 fut forcée de rendre le 10 février J790 un nouveau dé-
 cret portant qu'il n'y avait pas lieu à délibérer, c'est-à-
 dire qu'elle conserva à Lyon sa prééminence toute natu-
 relle, et lui donna le premier tour de rôle.