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                 BIBLIOGRAPHIE.

ESSAI D'UN GLOSSAIRE DES PATOIS DE LYONNAIS, FOREZ ET BEAUJO-
  LAIS, par J.-B. Onofrio, — Lyon, M. Scheuring, 1864, .
  in-8°.

   Quand on considère quel progrès ont fait, depuis un demi
 siècle, les diverses provinces de la France, dans la voie de.
l'uniformité des mœurs et du langage, on se demande invo-
lontairement ce que seront devenus, dans cinquante ans,
nos idiomes locaux, connus sous le nom de patois ?
   Et qu'on le remarque bien, cette préoccupation n'est point ~
ici un pur effet de l'imagination de notre part, c'est un fait
que nous sommes appelés à constater chaque jour. La faci-
lité des communications, les relations de plus en plus fré-
quentes avec les villes, les progrès de l'instruction, la pro-
pagation des livres de toute sorte, tout contribue à faire
oublier peu à peu aux habitants des campagnes la vieille
langue de leurs pères. Après quelques mois de séjour au sein
de nos cités, l'enfant du village ne connait plus, à son retour
au foyer paternel, le langage qui lui fut appris au berceau.
Dans la bouche de ceux-là même qui sont demeurés fidèles
au toit qui les avait vu naître, l'idiome local perd chaque
jour de son caractère primitif; et pendant que des mots
nouveaux, nécessités par le progrès des sciences et de l'in-
dustrie, viennent apporter des éléments disparates au dia-
lecte villageois, une foule de termes pittoresques, aban-
donnés à l'usage exclusif des vieillards, n'ont plus que le
privilège d'exciter chez leurs auditeurs le sourire que pro-
voque l'exhibition d'un costume suranné.
   Arriverons-nous ainsi aune langue uniforme? Mais pour
qu'il en fût ainsi, il ne faudrait pas que chaque mot, en se
rapprochant du français , conservât les désinences du pa-
tois. Aussi le jour n'est pas loin où nous n'aurons plus,
surtout dans nos provinces, qu'un patois sans caractère, in-
digne d'une étude sérieuse.