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278 BIBLIOGRAPHIE. Il est donc temps de fixer par des glossaires cette vieille' langue paternelle, pendant qu'elle nous offre encore quelque chose de la grâce et du coloris du temps passé. L'étude des patois n'est point d'ailleurs, comme on se l'imagine souvent, inutile et sans portée. Un charmant esprit, qui unissait au savoir du grammairien , l'élégance d'un écrivain inimitable, Ch. N odier a dit depuis longtemps déjà que de bons glossaires patois fourniraient des éléments précieux à l'histoire définitive des richesses de notre lan- gue. Les premières publications du Dictionnaire historique de la Langue française, sont encore venu demander de nouveau, aux érudits de toutes les provinces, de dresser l'inventaire des précieux restes de leur ancien langage. De tous côtés il a été répondu à cet appel, et pendant que des poètes venaient rendre à la vieille langue des troubadours,' une ombre de sa popularité d'autrefois , des savants mo- destes consacraient leurs veilles à la recherche des derniers débris de nos idiomes locaux. Aujourd'hui nos provinces sont venues à leur tour appor- ter leur tribut à l'œuvre commune. Au mois de novembre dernier, M. Gras , le jeune et sa- vant archiviste de la Diana, publiait un Dictionnaire de patois forézien, qui renfermait, en outre, avec un essai grammatical, des poésies, des contes et des légendes loca- les auxquelles la langue vive et pittoresque du pays donne un charme tout particulier. M. Gras, qui possède des connaissances pratiques de notre idiome local, nous avait donné une nomenclature complète des mots de la langue paWe'e dans la plaine du Forez. Le plan suivi par M. Onofrio est différent; car, si dans son Glossaire, il embrasse à la fois les patois des trois provin- ces qui formaient l'ancienne Généralité de Lyon, son cadre est moins vaste à un autre point de vue, puisque son inten- tion a été seulement de dresser le Vocabulaire de la langue écrite de nos pays-