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                       DECHAZELLE.                     285

qui dirigeait sa conscience, il renonça à tous ces faux
systèmes el à tous les rêves creux des Allemands, si
éloignés de la simplicité évangélique.
    Quoique homme du monde, il ne laissait pas de se
 livrer assidûment à l'exercice de ses devoirs religieux.
Il savait allier la gaîté et la bonne plaisanterie à l'aus-
térité d'une conduite édifiante. En cela il avait d'autant
plus de mérite que sa conduite s'était formée dans un
temps où l'impiété était à la mode et où les philosophes
modernes faisaient leurs efforts pour tourner en ridicule
les pratiques de notre sainte religion.
    Toujours occupé des atfaires de son commerce, notre
estimable artiste, enfermé dans son cabinet dès la pointe
du jour, n'en sortait qu'à neuf heures du soir, et sou
vent, quand l'ouvrage le talonnait, il passait une partie
de la nuit à méditer quelque nouveauté, tellement que
sa santé en fut plusieurs fois altérée.
  • En 1787, la fabrique de Lyon étant en souffrance, les
ouvriers se trouvèrent réduits à la plus affreuse mendi-
cité. Mais, il faut le dire à la louange des Lyonnais, les
secours devinrent si abondants qu'on ne put pas em-
ployer tout l'argent qu'on avait donné pour le soulage-
ment des malheureux. Dans cet état de choses, M. De-
chazelle écrivit à un de ses amis, négociant à Francfort,
pour lui dire qu'il n'avait plus d'ouvrage et qu'il était
sur le point de quitter les affaires. Sur-le-champ cet ami
lui envoie des commandes considérables, qui lui procu-
rèrent l'avantage d'occuperses ouvriers, tandis que ses
confrères étaient dans Finaction. Pour prévenir une pa-
reille suspension de travail, il eut l'idée de joindre la
broderie à la fabrication des étoffes.