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 208                   BIOGRAPHIE POPULAIRE

    Point de tenue bourgeoise. Horreur !Aux yeux du Maréchal,
 un officier qui se mettait en bourgeois, eût-il tous les mérites,
 était mauvais.
    Il ne pardonnait pas cette infraction ; c'était pour lui une
 offense personnelle.
    Pour assurer cette partie de la discipline, il employait tous
 les moyens. Les officiers pouvaient être dénoncés par leur blan-
 chisseuse...
    Quand il allait à Paris, il partait en tenue. Arrivé à la limite
 du département où son commandement cessait, il s'habillait en
 bourgeois dans son wagon. Au retour l'inverse avait lieu.
    Chaque année, il y avait deux grandes fêtes militaires pour l'ar-
 mée de Lyon : une bataille livrée sur les bords du Rhône, au
 Grand-Camp, et suivie d'un passage de rivière, à Saint-Clair ;
 un simulacre de siège, qui eut lieu pour la dernière fois à Mon-
tessuy.
   Castellane était très-fier de son armée de Lyon, quand elle avait
passé par ces deux épreuves ; c'est alors qu'il la déclarait ins-
truite et apte à faire la guerre.
   Il était doué d'une prodigieuse mémoire, résultat naturel d'un
travail presque continuel. Quand il n'était pas avec les troupes,
il travaillait dans son bureau, toujours éclairé par une lampe,
quelle que fut l'heure de la journée, et maintenu, été comme
hiver, à une température de trente degrés.
   Il entretenait une correspondance journalière avec les princi-
paux fonctionnaires, civils ou militaires, de son commande-
ment , au moyen d'un petit bulletin qu'il dictait lui-même et
qu'on autographiait au nombre nécessaire d'exemplaires. Le style
en était d'une grande originalité.
   Castellane avait admis dans notre langue le que retranché. Il
écrivait : On dit deux maisons avoir été'incendiées.
   Il ne voulait pas de « c'est à vous » il fallait mettre « cela est
à vous. »
   Il proscrivait l'emploi du mot deuxième et le biffait de toute
lettre présentée à sa signature pour y substituer le mot second.
Même quand il y avait un troisième, il disait le second bataillon.