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                    DU MARÉCHAL CASTELLANE.                        203

de perdre sa plus grande originalité militaire. » Il y avait, en effet,
dans Castellane, un personnage légendaire que ce journal a pu
définir ainsi d'un seul trait de plume.
   Mais il y avait aussi le chef d'école, l'homme méthodique :
celui-là était sérieux et doué d'un mérite réel.
   Nous essaierons d'esquisser cette double physionomie.
   Du reste, à quelque point de vue que l'on se place, cette ori-
ginalité, affirmée d'une façon aussi absolue, est au moins contes-
table ; et depuis longtemps on proclame qu'il n'y a rien de nou-
veau sous le soleil.
  Castellane copiait deux modèles.
  Sur le terrain, il imitait Frédéric de Prusse.
  Dans son bureau, Louis XVIII.


                                  V.

  On raconte sur le Maréchal une foule d'anecdotes.
   Leur nombre ne fera que s'accroître avec le temps, comme
celui des facéties du duc de Roquelaure, des calembourgs du
marquis deBièvre, des gravelures de certain général de l'empire.
  De son vivant, Castellane a été un type européen ; mort, il
deviendra un type universel.
                 « On parlera de sa gloire
               Sous le chaume bien longtemps !
               L'humble toit, dans cinquante ans,
             . Ne connaîtra plus d'autre histoire. »
   Voici quelques-unes de ces anecdotes :
   C'était dans les mauvais jours de nos discordes civiles. Un
Figaro Lyonnais, dont la langue était aussi affilée que le rasoir,
accommodait une de ses pratiques, tout en devisant des affaires
publiques avec les clients qui attendaient leur tour.
   La conversation roulait sur certaines dispositions militaires
prises par Castellane, alors commandant la division militaire.
L'animation était grande dans la boutique aux perruques : pos-
tulants et opérateur s'y échauffaient la bile à qui mieux mieux.