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188                      CHRONIQUE LOCALE.
pas dessiné le n° 4 qui diffère notablement de son modèle ; puis par
je ne sais quel accident, la photographie de Joguet ayant eu à souffrir
 en route, le graveur n'a su comment terminer le clocher de Fourrière,
et a imaginé quelque chose de gothique inachevé, et enfin, derniei
trait au tableau, la cathédrale de Saint-Jean a encore, en 1864, son
petit toit en tuiles creuses. Si les archéologues de l'avenir trouvent
jamais cette planche isolée, à l'aspect de l'ancienne toiture de notre
métropole, ils classeront certainement l'événement du 10 juillet avant
1862 et ce ne sera pas la faute de leur science et de leur sagacité.
   L'Illustration, venue plus tard, n'a donné que le 30 juillet un dessin
de la catastrophe, mais elle avait une vue vraie, d'autant plus vraie
qu'elle lui avait été adressée par un de nos plus sérieux dessinateurs :
c'est bien, cette fois, la Mouche n° 4, le pont de Nemours et le vieux
quai de Bondy; seulement, les graveurs parisiens ont exagéré la
forme et la pesanteur de la barque et pour apposer leur cachet à
l'œuvre provinciale ils ont jugé à propos d'ajouter quelques pieds en
l'air beaucoup trop gais pour la circonstance. Nous ne rappellerons
pas les affreuses planches vendues à 10 centimes dans les rues, mais
qui dira à nos neveux que l'Univers illustre' a fait de la fantaisie sans
conscience, que le Monde illustré a, utilisé de vieux matériaux et qu'il
faut chercher ailleurs la vérité qui doit éclairer l'histoire?
   — « Les rives de la Saône présentent aux numismates et aux archéo-
logues une mine féconde; toutes les fois qu'il s'y exécute des travaux
on découvre des bijoux, des médailles, témoins muets ou débris de la
civilisation gallo-romaine. '
   Sur le territoire d'Arbigny, des ouvriers qui construisent la digue du
pont projeté à Uchizy, ont trouvé dernièrement, dans des fouilles, un
anneau d'or, figuré par un serpent dont la tête et la queue, croisées au
sommet et ornées de leurs écailles, sont d'un beau travail.
   A Sermoyer, dans une terre dénommée sous la ville, où l'on a déjà
mis à découvert des ruines d'habitation et des débris de poterie et de
tuiles romaines, il a été trouvé un autre anneau d'or dans lequel est
très-habilement serti un jaspe sur lequel est gravé un sacrificateur te-
nant d'une main une urne et de l'autre une couronne.
   Sur un autre point de la rive gauche do la Saône, on a trouvé un
autre anneau tout semblable de forme, dont le jaspe représente avec
une grande perfection un Neptune armé d'un trident ou peut-être un
sagittaire : la tête et les bras de l'homme, le corps et la queue du pois-
son sont gravés avec un art remarquable.