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174 DECHAZELLE. relations avec les marchands de nouveautés. Sa figure prévenante, son esprit orné et gracieux, lefirentaccueillir de tout ce qu'il y avait de mieux en ce genre, et il apporta à ses co-associés bon nombre de commissions. D'autre part, les commissionnaires allemands les plus renommés prenaient plaisir à traiter avec lui et à lui communiquer leurs idées. Il les comprenait tellement, il savait si bien ce qui leur convenait qu'on finissait par ne plus lui prescrire le genre d'étoffe qu'on désirait. Quel- quefois les commissionnaires de Lyon refusaient d'en- voyer ses marchandises, attendu qu'ils les trouvaient bizarres et de mauvais goût. « Envoyez-les toujours, disait M. Dechazelle, -et puis nous verrons. » Effective- ment, les négociants d'Allemagne, plus connaisseurs du genre de l'artiste de Lyon, ne tarissaient pas sur les éloges de ces envois Ainsi, variant les commissions de tous, aucun d'eux ne pouvait se trouver en concurrence à la même foire On lui avoua même qu'on avait besoin d'une pacotille de ses étoffes pour en faire écouler d'autres moins pré- cieuses. Voulant donner une idée de son talent, nous" dirons que dans un temps on faisait des gilets brochés, dont les sous-poches avaient un sujet historié. Ceux de M. Dechazelle se faisaient remarquer autant par l'agrément de la composition, la beauté des nuances, que parle fini de l'exécution. Tout en le complimentant sur ce genre d'ouvrage, les commissionnaires d'Alle- magne lui disaient toujours : Vos gilets sont trop courts. Il répondait à cela : Ces Allemands sont donc des géants ? Enfin, il avait appris que l'on avait imaginé de couper tes sous-poches de ces gilets pour les vendre à pari et