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DECHAZEIXE. 169 bonnes manières, le ton affable, qu'il conserva toujours dans la société. Après avoir terminé ses études avec éclat, il fallut retourner à la maison paternelle et se choisir un état propre à faire son bonheur. Un goût pro- noncé pour les beaux-arts décida le jeune homme à suivre la carrière du dessin, relative aux manufactures lyonnaises, laquelle était alors une des plus brillantes et des plus lucratives. Cette éducation pittoresque était fort dispendieuse, attendu qu'il fallait faire ses études à Paris, sous les maîtres habiles qui dirigeaient les Gobe- lins. Heureusement qu'un professeur distingué de la capitale vint se fixer à Lyon et y fut nommé peintre de la ville pour les fleurs, comme Nonote l'était pour la figure. M. Douay, élève du fameux Baptiste, avait - comme lui, dans le dessin des fleurs, un trait ferme et arrêté, qui était favorable à l'exécution des étoffes de soie. Ce digne artiste, plein de douceur et de bonté, ne tarda pas à composer une école dont les progrès se firent remarquer en peu de temps. Le jeune Dechazelle, naïf d'Artaud ne manque pas de charme , et jamais on ne pourrait mieux appliquer l'axiome : le style, c'est l'homme. Les rapports entre les deux amis ont été tellement intimes que l'on fait la lecture d'une double biographie. Les arts et l'industrie de notre ville y sont repré- sentés par des détails remplis d'intérêt ; l'histoire politique y a -sa place terriblement marquée, et la reconstruction de l'administration, après le règne de la Terreur, nous apprend que tout était à refaire, quand arriva la renaissance de l'ordre. Un éloge d'Antoine-François-Marie Artaud a été prononcé, par feu J.-B. Dumas, dans la séance publique de l'Académie de Lyon, du 15 mai 1839 (brochure in-8° de 44 pages). J'y renvoie les lecteurs qui désireraient de plus amples détails sur le fondateur des musées de Lyon. P. S.-O.