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DE LYON A LA CROIX-ROUSSE. 165 tion des remparts: le général intervint, mais vainement. Enfin après de nombreux pourparlers, les démolisseurs consentirent à suspendre l'opération pendant deux jours, pour laissera l'Administration le temps d'organiser régu- lièrement cette œuvre de destruction. A cette occasion, le citoyen Emmanuel Arago fit afficher l'arrêté suivant, dont le style reflète parfaitement les idées du moment : < Au nom du peuple! attendu que, s'il importe à la ré- : « publique française de conserver à la ville de Lyon « toute sa force et tous ses moyens de défense, il im- « porte également au gouvernement du peuple de ne pas « laisse'r plus longtemps debout et menaçantes contre le « peuple des murailles fortifiées, construites par la mo- « narchie entre Lyon et la Croix-Rousse, à l'époque où « la monarchie préméditait d'anéantir les travailleurs « républicains; attendu que la destruction de ces mu- « railles détestées se lie d'ailleurs intimement au projet « de construction d'une plus vaste enceinte au delà du « vallon de la Boucle, défendant à la fois la Croix- « Rousse et Lyon,'deux villes sœurs dont la réunion est « depuis longtemps demandée par tous les citoyens ; le « commissaire du gouvernement provisoire dans le « Rhône arrête : L'enceinte fortifiée qui s'élève entre « Lyon et la Croix-Rousse sera démolie, à l'exception « du fort Saint-Jean, jugé indispensable à la défense « commune, et des casernes nécessaires au service de « la république. Par dispositions ultérieures du gouver- « nement provisoire, les terrains et bâtiments de cette « enceinte seront utilisés dans l'intérêt du peuple. L'exé. « cution du présent arrêté est confié au génie militaire, « dont le travail commencera lundi 6 mars. L'ordre