page suivante »
164 VOYAGE EN CHEMIN DE FER partie la plus élevée du talus. La petite maison, qui constitue la mairie actuelle du 4 e arrondissement, était alors occupée par le traiteur Lamberton, chez lequel les joueurs allaient satisfaire un appétit développé par une longue marche,nécessitée par les exigences de cet antique jeu, qui a une certaine analogie avec celui des Discobo- li, encore en usage à Rome. La révolution de juillet fut bientôt suivie de troubles alarmants, pour tous les hommes qui avaient généreuse- ment rêvé l'alliance de l'ordre et de la liberté, Les évé- nements de novembre 1831 firent envisager l'avenir sous un aspect menaçant. Le foyer insurrectionnel s'étendit dans tous les quartiers , mais spécialement dans le fau- bourg de la Croix-Rousse , qui n'avait cependant pas - encore pris tout son développement. A la suite de cette émeute, l'Administration jugea prudent d'adopter des précautions, en restaurant la ligne des fortifications, et les événements d'avril 1834 donnèrent raison à sa nré- voyance. Une insurrection républicaine fit de la ville un champ de bataille; mais le général Fleury, en sûreté dans la caserne crénelée des Bernardines, et maître de la po- sition des Chartreux, neutralisa complètement la Croix- Rousse. (Monfalcon, Insurrect. de Lyon.) La catastrophe futalors simplement éloignée,et quatorze ans plus tard la révolution de 1818 donna gain de cause à l'opinion de ceux qui ne croyaient pas le peuple français mur pour la liberté. Après la chute de la faible et libé- rale royauté de juillet, les Voraces, qui constituèrent la garde prétorienne de la république, s'établirent dans la caserne des Bernardines, et les meneurs de la Croix- Rousse, sans consulter l'autorité, entreprirent la démoli-