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               DE LYON A LA CROIX-ROUSSE.              163

décret proclamé la liberté des cultes et défendu de dire
la messe. Les hommes sont toujours les mômes; nos
pères ont vu cette devise affichée partout ; liberté, fra-
ternité ou la mort, et dans un État voisin l'on pourrait
citer de singuliers moyens employés pour donner la li-
berté à des provinces récalcitrantes. L'inconséquence est
le lot ordinaire des partis, et quand on a vécu longtemps,
il est bien difficile de ne pas tomber dans le scepticisme
politique.
    Les fortifications de la Croix-Rousse, heureusement
pour notre ville, ne jouèrent qu'un rôle inoffensif jusqu'à
la néfaste année 93. Après le siège et l'entrée de l'armée
conventionnelle, les représentants du peuple, Couthon,
Maignet, Laporte et Chateauneuf-Randon, par un arrêté
du 11 novembre, ordonnèrent que les remparts fussent
démolis. (Guillon, Révol. de Lyon, 2. p. 275.) La des-
truction ne fut pas complète, et quand vint la renais-
sance de l'ordre, les vieux murs de la Croix-Rousse su-
 Birent une restauration, qui leur permit de servir comme
 enceinte d'octroi. Le cours des Tapis n'était pas alors
 encombré de maisons, et la vue des bastions à moitié
 ruinés, que Ton avait du haut des talus ou tapis de gazon,
 présentait un aspect des plus pittoresques. Je crois me
 rappeler que les premières constructions, qui modifiè-
 rent si radicalement ce quartier, datent des dernières
 années de la Restauration, et furent établies sur la masse
 située à proximité de la porte des Chartreux. Le cours
 des Tapis servait le dimanche de promenade très-fréquen-
 tée ; mais dans la semaine on l'abandonnait aux joueurs
 de mail, dont les exercices présentaient quelque danger
 pour les passants, .qui ne s'aventuraient guère que sur la