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                DE LYON A LA CROIX-ROUSSE.              189

    Antérieurement au temps présent, les questions d'ar-
gent ont toujours suscité de grosses difficultés; mais au-
jourd'hui le progrès a inventé la machine aux emprunts,
et rien n'est plus facile que de puiser à la source
des millions. Dans le XVIe siècle, il n'en était pas ainsi,
et la dépense des fortifications ayantété mises à la charge
des citoyens de Lyon, de longs débats s'engagèrent en-
tre le Consulat et le Clergé, au sujet de la contribution à
 exiger de ce dernier, que l'on taxa à la septième partie
des fr,ais. Une répartition devint nécessaire entre les di-
 vers corps religieux, et le plus imposé fut le chapitre de,
Saint-Jean, qui dut payer 600 livres, tandis que l'arche-
 vêque n'en eut a sa charge que 300, et le curé de Saint-
 Vincent seulement trois : ce qui donne une idée de la ri-
 chesse relative de ces contribuables.
    En 1525, l'ouvrage ne faisait aucun progrès, inter-
 rompu qu'il était par le manque d'argent, et il paraît que
 malgré les ordres très-pressants du roi pour l'achève-
 ment deg remparts, il restait toujours beaucoup à faire
 en 1529. Cette année avait été marquée par la cherté du
 blé, suite naturelle d'une mauvaise récolte. Cependant
 il fallait trouver le, moyen de créer de nouveaux revenus,
 pour exécuter les ordres delà Cour, et l'on fut obligé de
 recourir à l'impôt; ce qui occasionna une effroyable
 émeute, connue sous le nom de la grande rebeine.
    La vraie cause de l'émeute consistait dans les intérêts
 particuliers, blessés par l'impôt mis sur le vin, et cepen-
 dant les meneurs soulevèrent le peuple, en prenant oc-
 casion de la cherté du blé, et en dénonçant de prétendus
 accaparements. La multitude est toujours la même : on
 la met en mouvement quand on s'adresse à ses passions,