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146                      LES CROISADES.

monde. Étouffer les autres religions, combattre pour la leur,
telle fut la maxime que Mahomet inspira à ses disciples,
et ceux ci, dociles a l'autorité du maître, n'eurent plus qu'une
sommation a notifier aux peuples : « L'Islamisme ou la ser-
vitude. » Or la servitude étant intolérable, les peuples cher-
chaient un asile à l'ombre du Koran.
    Ce fut au bruit des batailles et de l'écroulement des em-
pires que le Mahométisme s'établit dans le monde. La Syrie
succombe la première ; l'Egypte éprouve bientôt le même
sort ; la Perse tombe à son tour. Poursuivant leur marche
conquérante le long de la Méditerranée, les armées des
kalifes arrivent en Espagne où elles débordent comme un
irrésistible torrent. L'hégire n"avait pas encore mesuré un
siècle que les sectateurs du Koran étaient au cœur de la
France. Là heureusement s'arrêtèrent leurs succès en Occi-
 dent. Écrasés a Poitiers, ils reculèrent derrière les Pyrénées.
 L'épée de Charlemagne sut les consigner au-delà de l'Ebre ;
puis l'héroïsme des successeurs de Pelage les poussa au
 fond de la Péninsule. On ne les revit plus.
    Affranchis par leurs victoires de la crainte des musul-
 mans , les chrétiens de l'Occident demeurèrent étrangers,
 pendant plus de deux siècles, aux événements dont l'Orient
était le théâtre. Le rideau de l'empire grec, encore puissant,
leur dérobait le danger dont les sectateurs de Mahomet me-
naçait l'Europe de ce côté.
    Cependant, nos pères n'avaient point oublié Jérusalem;
des pèlerins de jour en jour plus nombreux allaient visiter
les lieux illustrés par la vie et la mort de J.-C. La, ils
 voyaient de leurs yeux la misère des chrétiens d'Orient,
 l'énormité des tributs, les vexations de toute espèce que
leur infligeaient d'insolents vainqueurs, l'élat d'abaissement
 où gémissait la religion du Christ, sous la pression de l'Isla-
 misme. Puis ils venaient raconter a leurs compatriotes ce