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      M- VIENNET ET LES CROISADES

Lu à l'Académie impériale des sciences , belles-lettres et arts de Lyon,

                   dans la séance du 10 mai 1864.


                                   PAR



                     M.   L'ABBÉ   CHRISTOPHE.
                           Membre correspondant.




   Au commencement de février 1864, M. Viennet, chargé
par l'Académie française de répondre a M. de Carné, dans
 une séance solennelle de réception, prononçait un discours,
fait pour être remarqué, bien qu'il ne produisît alors qu'une
sensation médiocre, l'attention des esprits se trouvant dé-
tournée ailleurs, soit par les débats soulevés au sein du
Corps législatif, soit par les affaires de l'Europe.
   Au point de vue littéraire, nul doute que ce discours n'ait
plu à ceux qui ont conservé la tradition et le goût de ce
style, h la fois élégant et simple du dernier siècle, qui expri-
me ce qu'il veut dire sans viser à l'effet ; style un peu mou
de sa nature pourtant, mais qui rachète, par la grâce et la
limpidité, ce qui lui manque du côté de l'énergie et de l'élé-
vation. Au point de vue religieux, il a dû blesser au vif les
esprits sains qui dédaignent, à bon droit, cette école scep-
tique et dénigrante dont Voltaire a mérité d'être l'expression.
Enfin, au point de vue historique, il a heurté les idées de
ceux qui, depuis trente ans, étudiant sérieusement notre
France du moyen âge, sont convaincus que les faits de cette