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                           LITURGIE.                   v    131

dien et mixo-lydien ; leurs fondamentales sont ré, mi, fa,
sol; les plagaux, prirent le môme nom que les authentiques,
précédé de la syllabe hypo ; ainsi : le premier mode, le do-
rien, avait pour plagal le mode hypo-dorien. Les huit modes
ecclésiastiques sont donc : 1° le dorien ; 2° l'hypo-dorien ;
3° le phrygien ; 4° l'hypo^-phrygien ; 5° le lydien ; 6° l'hypo-
lydien ; 7° le mixo-lydien; 8° l'hypo-mixo-lydien.
   D'après Athénée, les instruments h vent, sans trous ni clés,
des Grecs, sonnaient le mode phrygien, qui correspond par-
faitement aux sons produits par la loi physique de la réson-
nance des tubes ; le mode phrygien ecclésiastique n'a aucun
rapports avec cette loi ; il est même absolument inharmoni-
que, d'où je conclus que-la loi physique a éprouvé des chan-
gements radicaux depuis les Grecs jusqu'à nous, ou bien, que
les modes ecclésiastiques, prétendus grégoriens, sont faux.
Conclure qu'une loi physique déterminée alors, que la science
possède grâce à des moyens d'investigation et d'expérimen-
tation presque parfaits, a pu changer depuis les Grecs jus-
qu'à nous, me paraît absurde ; c'est comme si l'on niait la loi
de la pesanteur. Aussi je n'hésite pas, et je dis: que si les
modes des mélodies grégoriennes étaient vrais, le mode
phrygien de cette classification correspondrait aux sons gé-
nérateurs de notre mode majeur ; il n'en est rien, et l'échelle
phrygienne de l'Eglise fera toujours le désespoir des musi-
ciens qui savent la science de leur art.
   Quand il s'est agi de substituer la liturgie romaine à la
liturgie gallicane, il a fallu créer des livres de chant, re-
monter aux sources grégoriennes, comme les successeurs
de Charlemagne et lui-même l'avaient si souvent fait. Le père
Lambillotte, delà Société de Jésus, se chargea de ce travail,
d'une part; la commission de Reims, nommée par plusieurs
évêques, parmi lesquels je distinguerai ceux de Cambrai et
d'Arras, fut chargée du même travail; plusieurs ecclésiasti-