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130 LITURGIE. « Tant il y a entre elles d'affinité et d'amitié ! La première « conduit l'autre par bienveillance, elle lui donne tour a « tour la quarte ou la quinte. » Jusqu'à ce qu'elles se trpuvent a l'octave ou à l'u- nisson. » Et plus loin : « Si le travail est rude, l'honneur est doux à recueillir. « Nous marquons certaines lignes de différentes couleurs, « qu'un jaune éclatant fasse luire ut ; que fa brille par sa « couleur rouge » (1). Ces quelques mots donnent une faible idée de cet ouvrage, dont la forme à la fois sententieuse et mystique est vraiment divertissante. Malgré toutes les luttes, toutes les péripéties imaginables, l'œuvre de Gui d'Arezzo triompha, aidée par la notation boëlienne que le savant moine eut le bon esprit de rétablir pour formuler définitivement son système. Depuis lors, ce système, malgré certaines innovations, ne cessa de progresser ; et, se simplifiant peu a peu, il aboutit a la notation ecclésiastique usitée de nos jours. Le hasard fit que la méthode guidonienne eut pour base un tétracorde du mode phrygien; mais, une loi physique, (celle de la résonnance des tubes) prouve que dans la clas- sification des modes faite par le savant moine, celui-ci s'est trompé, ainsi que tous ses successeurs ; et, qu'aujourd'hui encore, la même erreur subsiste dans tous les livres de chant ecclésiastique. Saint Grégoire, après sa réforme, éta- blit huit modes, quatre authentiques, empruntés à la musi- que gréco-ambrosienne, et quatre plagaux ou dérivés qui sonnaient pour la fondamentale une quarte plus bas que l'au- thentique. Ces modes se nommaient dorien, phrygien, ly- (1) Traité d'organum, trad. de Conssemaker.