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LITURGIE. 129 rien, sur l'autre celui de saint Isidore. Comme a Milan, la li- turgie du pays l'emporta et le sacramentaire grégorien fut consumé par les flammes. Constance, soutenue par le cardi- nal Richard, ne céda point ; d'après leurs avis, soixante des notables de la ville furent pris et décapités sur la place pu- blique. Force fut d'accepter le rit grégorien ; néanmoins la liturgie mozarabe fut conservée et ses offices divers célé- brés chaque jour dans l'une des chapelles de la cathédrale. Ce n'est qu'en 1839 que ce rit, tombé en désuétude, a disparu. La méthode de Gui d'Arezzo eut un rapide succès. Les moines s'en emparèrent, et, c'est sur ses ba?esque s'établi- rent les premières notions d'harmonie que le moyen-âge nous offre. La raison en est simple puisque, substitué aux neumes, le système du moine de Pompose présentait une série d'intervalles parfaitement définis, que chacun pouvait lire et apprécier. Aussi, dès cette époque, les traités de mu- sique, d'organum, de déchant, etc., abondent. La plupart sont curieux a étudier, car, on y voit combien l'inspiration et le sentiment étaient étrangers aux compositions musica- les de ce temps. Il y règne surtout une sorte de matérialisme mystique, si toutefois ces deux mots peuvent s'allier, qui attriste le cœur, autant qu'il égaie par sa naïveté l'esprit critique de notre temps. J'aimerais a citer longuement ces divers traités ; je ne le puis dans une étude aussi brève; ce- pendant qu'on me pardonne quelques citations d'un ouvrage de ce genre écrit par un contemporain de Gui d'Arezzo. Après une exposition dans laquelle les principes du moine de Pompose sont peu ménagés, l'auteur s'écrie : » Lors donc que nous organisons a la quinte ou a la « quarte, courons sur la mélodie de façon succincte et dé- « licate tant que nous la rejoignons avec douceur ; » Et voyons de suite leur emploi. Faisons parler ensemble « deux amies qui s'attendent et s'unissent, 9