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120                       LITURGIE.

inutile : la notation boëtienne fut abandonnée, et nous la
voyons remplacée par les neumes. Les neumes consistent
en un certain nombre de signes, indiquant que la voix s'élève
ou s'abaisse, mais qui ne déterminent pas plus la nature des
intervalles que la modalité du chant. Les principaux neumes
sont : la virgule ou accent aigu ; il indique l'élévation du
ton; le point ou accent grave, la voix s'abaisse : enfin, l'ac-
cent circonflexe, il indiquait l'élévation et l'abaissement
successifs de la voix. Il y avait aussi des neumes pour les
divers agréments du chant ; les principaux se nommaient :
 Oriscus, Gnomo, Porreclus, Franculus, Quilisma.
    Les populations auxquelles saint Grégoire envoyait des
missionnaires, n'avaient pas besoin d'autres choses, puisque
la musique n'était plus qu'un moyen mnémonique ; il suffi-
 sait de les instruire dans l;i foi, de leur enseigner le chant
du graduel et celui du responsorial; la tradition se chargeait
de maintenir la pureté de cette musique. On conçoit aisé-
 ment la confusion qu'un tel ordre de choses ne pouvait man-
 quer d'amener.
    Lorsqu'une église avait un office nouveau, les autres
églises lui dépêchaient des chantres afin qu'ils apprissent, de
 mémoire, le nouveau chant ; il va sans dire qu'au retour
 plusieurs des chantres, soit faute de mémoire, soit par
 amour-propre, changeaient et modifiaient le chant du
nouvel-office, et cela sans le moindre scrupule. Les chan-
 tres romains ne pouvaient souffrir ceux de la Gaule, et Jean
 Diacre, l'historien de Grégoire, nous laisse d'eux un sin-
 gulier portrait. « Entre les diverses nations de l'Europe,
 «dit-il, les Francs ont été contraints d'apprendre et de
 » réapprendre la douceur du chant, mais ils n'ont pu la
 « garder sans corruption, tant à cause de la légèreté de leur
 « naturel qui leur a fait mêler du leur a la pureté des mé-
 « lodies grégoriennes qu'à cause de la rudesse qui leur est