page suivante »
LITURGIE. 115 « la piété, saint Jean Chrysostôme et saint Basile (1). » Qu'aurait dit le fougueux Balsamon si un évêque romain eût voulu célébrer l'office selon la liturgie de Rome?.. L'église éthiopienne fondée au quatrième siècle par saint Frumence possède dix liturgies dont une est attribuée h Jésus-Christ, et une autre a l'évangéliste saint Matthieu ; la plupart de ces liturgies sont antérieures aux schismes divers qui ont sé- paré les églises d'Orient d'avec celles d'Occident Les Maro- nites, que de récentes persécutions ont rendu intéressants, suivirent jusqu'au douzième siècle les erreurs du monophy- sisme et du monothélisme. A cette époque ils abjurèrent ces erreurs, pour embrasser la foi romaine à laquelle^depuis lors, ils sont restés fidèlement attachés. Eh bien! ils ont quatorze liturgies , toutes en langue syriaque et imprimées à Rome, sous la direction d'une Commission nommée ad hoc; elles portent les noms de saint Xyste, pape de Rome, de saint Jean Chrysostôme, de saint Jean l'évangéliste, de saint Pierre, prince des apôtres, des douze Apôtres, de saint Denis, disciple de saint Paul, de saint Cyrille, de saint Matthieu, pasteur, de Jean Barsuan, de saint Eustache, de saint Maruthas, de saint Jacques, frère du Seigneur, de saint Marc et une seconde de saint Pierre. Ces quatorze liturgies sont en usage parmi une population" de 150,000 âmes environ et leur diversité n'a jamais nui ni à l'unité de la foi ni à celle du dogme. Les liturgies de l'Occident sont moins nombreuses que celles de l'Orient, mais elles ont pour elles une grande vita- lité malgré les attaques inconsidérées autant qu'inexplicables de gens qui ne reculent pas à condamner des clergés, dont les grandes vertus et laprofonde moralité sont incontestables, pour satisfaire quoi?... un besoin d'unité que l'Eglise ro- maine ne recherche pas plus pour elle-même que pour les (1) Balsamon, droit greœ-romain,\ib. v. p. 263.