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116 LITURGIE.
Bulgares dont elle a récemment admis la liturgie ; une unité
qui serait un reproche perpétuel a Dieu, qui a créé la terre
avec des climats variés, des saisons différentes; les hommes
avec des goûts , des aptitudes appropriés aux climats sous
l'influence desquels ils sont appelés à vivre ; les sociétés
avec un génie propre qui répond a leurs besoins. L'œuvre
de Dieu, la création, manque-t-elle d'harmonie, de gran-
deur et d'unité tout a la fois, parce que la puissance du
maître et sa gloire se manifestent sans cesse sous des aspects
infiniment variés?... Faudra-t-il réduire tous les sentiments
dont notre âme est susceptible a une gamme unique autant
que monotone? Les merveilles du ciel boréal, les splendeurs
du ciel austral, je prends les extrêmes, puisque l'Eglise est
universelle, n'auront-elles qu'un seul mode d'expression !...
Non, sans doute, .parce que notre âme, alors, no serait plus
le souffle divin, et ainsi abaissée dans ses aspirations di-
verses, elle perdrait les prérogatives divines qui lui ont valu
la révélation et la rédemption par l'avènement et le supplice
de Jésus-Christ.
Je ne récriminerai pas, je ne rechercherai pas les craintes
chimériques ou les rancunes mesquines qui ont excité, chez
quelques-uns, un zèle aussi imprudent que maladroit ; ces
choses répugnent à mes sentiments. Mais je l'avoue : les
tentatives des ultramontains, ces ennemis de la vraie religion
comme ils sont les ennemis d'une sage liberté, m'ont gran-
dement effrayé pour nos précieuses libertés gallicanes. Les
loisirs forcés, que me créaient les difficultés d'arriver à faire re-
présenter des ouvrages dramatiques, me permirent d'étudier la
musique ecclésiastique dans toutes ses phases; j'étudiai.
Je l'ai dit déjà , n'ayant ni le droit ni la science de m'occuper
des textes liturgiques, je m'appliquai a la musique, et, ré-
solu d'en approfondir la science, je consultai tous, ou tout
au moins le plus grand nombre des manuscrits que renfer-