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114 LITURGIE. N'est-il pas évident que par cette réponse, le moine-apôtre était autorisé a fonder en Angleterre une liturgie britanni- que, et que le grand réformateur comprenait mieux quô les modernes ultramontains la nécessité d'avoir des liturgies en rapport avec les goûts naturels et les aptitudes diverses des peuples évangélisés. Le nombre des liturgies a toujours été considérable, de même que les disputes vives auxquelles elles ont donné lieu. Les plus anciennes sont celles d'Orient; quelques-unes por- tent le nom de liturgies Apostoliques; la principale est attri- buée a saint Jacques; l'église de Jérusalem la suivait encore au neuvième siècle; saint Cyrille l'explique dans ses caté- chèses. L'église d'Antioche suivit, dans l'origine, celle de saint Pierre, premier évêque de cette ville. Il y avait encore la liturgie melchite dont le titre vient du mot arabe melek, qui signifie : partisans du prince, parce qu'elle était con- forme a ledit de l'empereur Marcien, pour la publication et la réception du concile de Chalcédoine : longtemps le nom melchite a été synonyme d'orthodoxe. L'église d'Alexandrie se servait de la liturgie de saint Marc, son iondateur; elle fut complétée par saint Cyrille. Constantinople, appelée aussi la nouvelle Rome, connut deux liturgies qu'elle imposa aux églises qui lui restèrent fidèles, celle de saint Jean Chrysostôme, appelée aussi liturgie des apôtres, et celle de saint Basile, ces deux liturgies se parta- geaient l'année religieuse. Un peu après 1186, Marc, patriar- che d'Alexandrie, étant venu a Constantinople, voulut célé- brer les saints mystères suivant la liturgie- de son église. Balsamon, évêque d'Antioche, disputa contre Marc, en pré- sence de l'Empereur, et soutint comme une vérité incon- testable . « que toutes les églises de Dieu devaient suivre « la coutume de Constantinople, et célébrer le sacrifice « suivant la tradition des grands docteurs et luminaires de