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DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES. 101 Ces paroles expriment la tendresse de l'épouse ; mais le mot hcre ne s'y trouve point. La comparaison de l'inscription de Julia Jrtemisia avec celle de Seplimia Gemina, nous démontre que le mot hère, qu'il ne faut point traduire par maître dans un sens trop absolu, puisqu'il signifie plutôt chef de la famille, est employé par Julia, parce que , née en Asie (N. ASIANA, nalione Asianà ), elle suivait simplement la coutume des femmes de son pays, sur lesquelles le mari exerce une bien plus grande autorité qu'en Europe. Nous croyons devoir faire remarquer aussi que les paroles d'adieu écrites sur les tombes de Julia Arlemisia, et Seplimia Gemina n'y ont été gravées que parce qu'elles sont proba- blement celles qu'elles ont prononcées a leur dernière heure. En les relisant sur leur tombe, l'époux désespéré croyait encore entendre la voix de la femme qu'il chérissait lui adresser de nouveau ce suprême adieu. Considéré ainsi, cet usage antique que les épigraphistes n'ont peut-être pas assez étudié, offre quelque chose de bien louchant, puisqu'il est encore capable d'émouvoir après dix-huit siècles! Au point de vue historique, il n'est pas sans intérêt de rechercher quelles étaient à Lugdunum les fonctions du mari de cette jeune femme, morte à vingt-quatre ans, et si pleine de respectueuse tendresse pour son époux. L'inscription suivante, gravée sur la tombe de Titus Flavius Hermès, mari de Julia, va nous l'apprendre. D M T- FLAVI HERMETIS Iinl V1R • AVG • LVG T- R0MAN1VS EPICTETVSET FLAVIA MELITINE PATRONO OPTIMO ET F1L1 EORVM POSVERVNT